
« Le regard, porte de l’âme »
Le terme metsuke trouve son origine dans le Japon médiéval. Il était utilisé pour désigner des « inspecteurs » chargés de surveiller les gardes officiels du shogun ou d’un daimyo ainsi que leurs guerriers vassaux. Ces censeurs et policiers bénéficiaient d’une autorité importante et utilisaient des méthodes de renseignement pour protéger leur seigneur.
Par extension, metsuke exprime l’idée de « poser son regard ».
D’un point de vue martial, si notre adversaire est au centre de notre champ de vision, il n’est pas souhaitable de le regarder trop longtemps dans les yeux. Le regard émet et capte, trahit et hypnotise. Les yeux ont un pouvoir, et participent à la stratégie du combat. Ils émettent la force intérieure, l’esprit de décision, mais ils sont aussi, vus par l’adversaire, cette « porte de l’âme » dont il faut dissimuler les intentions ou les failles comme le doute, la peur, l’hésitation etc…
Trois niveaux existent :
- Le premier est de « regarder » ou plutôt de « fixer ». Fixer instinctivement l’adversaire, ce qui peut être source de danger, car si l’intensité du regard adverse est supérieure, il peut nous entrainer vers l’abandon. C’est aussi l’effet « tunnel » qui nous empêche de « capter » à temps.
- Le second est de « voir ». C’est-à-dire de visualiser dans sa globalité sans s’attacher à un détail particulier. La vision est libre et donc « réceptive » à toutes intentions adverses.
- Le troisième est la « perception » percer « à travers », c’est-à-dire à « sentir » les évènements sans les voir.
Ainsi pour ne pas se faire « happer » par le regard de l’ennemi et dès la « lecture » des intentions transmises par la vision de celui-ci, la règle de base est de descendre ses yeux au niveau du menton adverse, son corps vu dans sa globalité, prêt mentalement à toutes les éventualités.
« Le regard en dit plus long que la parole, il est l’expression de notre psyché. »